CONFINEMENT ET COMMUNICATION
Il est certain et indéniable que la mise en confinement de plus d’un tiers de la population mondiale met en avant notre besoin de communication et de contact avec l’autre. Cette situation nous fait prendre conscience de l’importance des échanges humains indispensables à nos vies. Des contacts que nous avions avec tant de facilité et dont nous ressentons, aujourd’hui, la privation.
- La famille, ce lien sentimental, affectif, unique à chacun, partagé avec nos conjoints, nos parents, nos enfants,
- parfois éloignés, parfois très âgés ou malades.
- Les amis, lien social indispensable, offrant ce partage et ces échanges émotionnels qui remplissent nos vies de tous ces instants inoubliables.
- Notre travail, clients, collègues, directions ou employés, ces rapports qui nous situent, nous offrent les responsabilités, nous définissent par notre utilité.
- Et tous les échanges du regard, les effleurements involontaires, les petites paroles données ou entendues, à la volée, avec des inconnus.
Alors, nous mettons tous en place les moyens de communication les plus performants pour garder des échanges, créer une continuité à ces contacts perdus, rester intégrés à l’organisation de cette humanité.
Pour certains c’est une découverte laborieuse dans l’urgence. Pour d’autres c’est la reconnaissance imposée de l’indispensabilité des nouveaux moyens de communication. Les puristes y verront l’avènement du monde virtuel tandis que les plus résistants le décriront comme un « putsch » de circonstance.
Quoi qu’il en soit, il est indéniable que ces services de communication offrent une sécurité sanitaire inégalable et permettent cette connexion obligatoire au monde.
Mais comme tout, cela aura aussi ses limites. Il est même intéressant de constater qu’avec le temps, celles-ci mettront en valeur toute la nécessité et les besoins des réels contacts humains.
Très vite les manques se feront sentir. La redécouverte de l’entité de la personne (Il n’y aurait donc pas que des hommes troncs ?), la personne dans l’environnement, sa démarche, son attitude. Retrouver les odeurs ou le timbre de la voix sans parasite, hachurage ou distorsion. Pouvoir toucher, embrasser, étreindre les plus chers. Mais aussi simplement croiser des inconnus sans suspicion ou méfiance, sans rendez-vous établi.
Oui, ces évènements auront aussi des côtés positifs. Entre autres celui de constater, de redécouvrir, qu’au-delà des actions que nous partageons, nous avons simplement un besoin vital de l’autre. Que notre réalisation personnelle, l’assouvissement de nos ressentis passent, en partie, par la confirmation des autres que nous sommes présents.
Et si le monde virtuel peut momentanément apporter une réponse à ce besoin, nous restons des êtres qui ont besoin du vivant.